Entre logique improbable, délicieux nonsense et fine observation, ils mettent en scène les enfants, qui sont au centre du monde de Ruth Krauss et de Sendak. Ce qui nous enchante dans les mines déterminées et tendres de ces enfants, c'est un puissant sentiment de liberté : aucune mièvrerie, on se tape dessus parfois, on s'embrasse souvent, on vit toujours. Les parents font une épisodique apparition, mais les animaux et les jouets sont bien plus centraux. Ils ont pourtant droit à l'une des plus belles définitions de l'ouvrage : un bébé fabrique un père et une mère, sinon ce sont juste des gens ordinaires.